Le bourg
LE BOURG
Les promeneurs qui arpentent les rues et sentiers de la commune admirent en général son patrimoine immobilier.
En effet, nombreuses sont les maisons anciennes de type angevin, toute en longueur et de plein-pied (les longères) construites en tuffeau, orientées au midi, que leurs propriétaires ont rénovées et souvent fleuries.
Ils découvrent aussi des maisons plus récentes, construites vers le milieu du XIXe siècle à une période de prospérité agricole, maisons bourgeoises à étage, bâties en bord de route ou au fond d'un jardin d'agrément de forme rectangulaire. Elles sont généralement flanquées de petites constructions moins élevées.
Mais ils peuvent également découvrir quelques belles demeures de caractère classées en totalité ou en partie comme bâtiments historiques.
Certains de ces châteaux et demeures peuvent se visiter sur demande.
Au centre ville :
l'église, son caquetoire, la mairie, l'ancienne prévôté, le kiosque à musique, une maison du XVIe siècle.
Au long des rues du Bourg :
le château de la Philberdière, le manoir de la Plâterie, le lavoir.
Et en partant à travers les vignes :
divers manoirs et châteaux, des loges de Vigne, des caves, des fours à pain, des maisons paysannes, la mare du Mortier et bien sûr… le vignoble.
La mairie
LA MAIRIE
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la municipalité de Restigné a entrepris une série de travaux qui devaient profondément modifier l'aspect du centre Bourg.
A l'époque, l'actuelle place de la Mairie était occupée par la propriété de M. Eloi BESNARD et la Mairie était un petit bâtiment tout en longueur adossé à la propriété de M. MÉNARD au sud de l'église (10 x 3 m à l'origine - allongé à 19 m en 1848).
Délibération du Conseil Municipal de 24 janvier 1866
...Considérant que depuis des années la population désire voir disparaître la maison de M. BESNARD qui a toujours été considérée comme l'obstacle le plus sérieux à l'agrandissement de la place du Bourg, considérant que l'enlèvement de cette construction aurait l'avantage de procurer un emplacement d'une Mairie laquelle se trouverait placée à une petite distance du bâtiment actuel...
...décide qu'il y a lieu d'autoriser M. le Maire à acquérir de M. BESNARD la propriété qu'il possède sur la place du Bourg.
Délibération du Conseil Municipal du 10 mai 1868
...M. le Maire a exposé que, pour se conformer au désir qui lui a été exprimé, il a fait dresser le plan et devis nécessaires à la construction d'une Mairie ayant pour annexe une petite halle, un logement pour le garde-champêtre, une remise pour les pompes à incendie et une chambre de sûreté..., il dépose sur le bureau le plan et devis qui ont été exécutés par M. DAVIAN architecte à Chinon.
Le Conseil vote à l'unanimité la somme de 25 000 F pour la construction d'une Mairie conformément aux plan et devis précités.
20 décembre 1871 : réception des travaux
21 avril 1872 : 1ère réunion du Conseil Municipal dans la nouvelle Mairie - décision est prise de vendre les matériaux provenant de l'ancienne Mairie et de céder à M. MÉNARD la moitié du mur mitoyen qui dépendant de l'ancienne Mairie.
L'église
L'EGLISE SAINT-MARTIN
En 862, un acte du roi Charles le Chauve définit Restiniacus et ses chapelles comme propriété de la communauté Saint Martin de Tours, possession confirmée en 903 et 916 par le roi Charles le Simple, puis attestée par une bulle du Pape Alexandre III en 1177. Une lettre de Charles permit aux habitants de fortifier l'église et les environs par des emparements, barbecannes, fossés, pont-levis. À cette époque, un fossé entourait l'église et le centre du bourg. L'église fut classée monument historique en 1909.
Le clocher d'origine, tour rectangulaire surmontée d'un beffroi percé de baies en plein cintre, a été surmonté au XIVe siècle d'un nouveau beffroi couronné d'une corniche sculptée de têtes de personnages puis coiffé d'une flèche octogonale (1912). Il a été flanqué à l'ouest d'un contrefort et au sud d'une tourelle d'escalier surmontée d'une flèche en pierre.
La chapelle nord (XIIIe siècle) comporte une abside à voûte angevine. Les murs sont ornés de fresques représentant les quatre évangélistes : Luc (le taureau), Marc (le lion), Jean (l'aigle), Mathieu (l'ange).
La chapelle sud (XIVe siècle) est dédiée à Saint-Vincent. Les vitraux représentent Saint-Vincent, Saint-Pierre et Saint-Jean l'Evangéliste.
La façade ouest (XIe siècle) est flanquée de contreforts d'angles et de deux contreforts moins élevés de chaque côté du portail (XIXe siècle) et surmontée d'une fenêtre en plein cintre. Le pignon, qui occupe toute la largeur de la façade, a été fortement surélevé au XVe siècle. Il est décoré d'un appareil réticulé et d'un grand triangle fermé par un cordon de pierre.La façade sud est percée d'un portail dont la porte a été rétrécie de vingt centimètres de chaque côté et dont le linteau a été rajouté et soutient les parties supérieures parvenues à peu près intactes, les plus intéressantes :
- un cintre composé de deux rangs de claveaux terminés en pointe qui s'emboîtent l'un dans l'autre, puis d'un cordon de palmettes finement sculptées. Le tympan se compose de quatre pierres sculptées, représentant un lion, deux animaux fantastiques, et Daniel entre deux lions, surmontés de peltes avec fleurs de lys.
- la nef, hormis la charpente apparente refaite à la fin du XVe, est fort bien conservée. Les fenêtres en plein cintre ont été murées au nord.
Le chœur (refait au XIIe siècle) est une construction caractéristique de l'Ecole Gothique Angevine. Les clefs d'arc et de voûte ont été richement décorées de personnages au XIXe siècle.
Les vitraux du chevet plat représentent Saint Charles Borromée et Saint Martin.
Le porche en charpente date du XVIe siècle ; il constitue le caquetoire.
Le kiosque
LE KIOSQUE
Le kiosque de Restigné est un petit édifice qui marque le centre de la place de l'église.
Construit à la fin du XIXème siècle sur un plan hexagonal de six mètres de diamètre, il comprend deux niveaux qui recouvrent chacun une fonction.
Le premier, une chambre de sûreté, servait à l'enfermement des errants pour quelques jours ; il est semi enterré, ce qui permet son aération par quatre meurtrières au ras du sol.
Le second, le kiosque, accessible par cinq marches est délimité par six colonnes en fonte, scellées dans la plate forme et reliées entre elles par des balustrades en fer forgé.
Le tout est recouvert par un toit d'ardoises à six pans qui pourrait être surmonté d'une pointe (dont le procès verbal d'adjudication de 1889 fait mention). Il s'agissait d'une boule en bois et zinc qui donnait de la légèreté à ce toit relativement imposant par rapport à la structure porteuse.
En 2002 les marches ont été restaurées.
Le lavoir
LE LAVOIR
Il y a sans doute bien longtemps qu'un lavoir a été établi sur le site actuel, alimenté par une des sources qui jaillissent au pied de la terrasse alluviale. Le lavoir était en effet indispensable à la population d'une agglomération rurale : le rinçage du linge demande en effet de grandes quantités d'eau très pénibles à puiser et risquant de mettre le puits à sec, surtout en été. La pureté de l'eau était essentielle. Lorsqu'il fut question que le propriétaire de La Philberdière établisse un plan d'eau, il lui fut demandé avec insistance de préserver l'arrivée directe de la source au lavoir, afin que celui-ci ne reçoive pas uniquement l'effluent de cette pièce d'eau qui, bien sur, du fait de l'exposition solaire aurait été chargé en matières organiques animales et végétales, ce qui aurait compromis la blancheur du linge. Les lavandières se rendaient au lavoir avec de petites charrettes à roues métalliques ou charronnées, qu'elles tiraient elles-mêmes ou qu'elles faisaient tracter par un chien. Outre le linge à rincer, elles apportaient le battoir, une caisse à laver et parfois une planche à laver.
Le lavoir actuel, en appentis avec poteaux en fois sur la façade a une largeur de quatre mètres quarante et la couverture s'appuie sur le chapeau du mur de la Philberdière sur dix-huit mètres.